Il y avait bien des futurs mariés ?

Poste ouvert à tous, un comme plusieurs

Il faisait soleil, c’était une magnifique journée à vrai dire. Le ciel était d’un bleu pur sans nuages, sauf peut-être les volutes de fumées de la ville, et des tas de pigeons se retrouvaient sur les corniches de toits, en raison d’un manque d’arbres dans l’avenue. Rupert était derrière la fenêtre plutôt sale de sa chambre et regardait les gens s’activer trois étages plus bas. Il sentait la chaleur du soleil traverser le verre et réchauffer son visage. Il ne pouvait faire plus beau que ça. Il imagina des futurs mariées passer dans la rue, main dans la main, habillés pour la cérémonie, seul des délicates fleurs volant autour d’eux, les entourant et les protégeant des cacas d’oiseaux et des éclaboussures des voitures. Ils commençaient à danser dans la rue, et la circulation s’arrêtait. Ils dansaient une belle valse accompagnée par un pianiste qui jouait un morceau dans l’appartement d’en face. Sa fenêtre était ouverte et la mélodie venait rebondir sur la fenêtre qui empêchait Rupert de prendre part à cette belle fête.

C’était heureux, c’était joyeux. Le jeune homme se dirigea machinalement vers les escaliers pour se rendre au rez-de-chaussée de son appartement et ensuite activer l’ascenseur et se retrouver dans le grand hall de l’établissement. Il continuait de voir les mariés danser lentement, dégageant une magie enchanteresse. Il pouvait les voir glisser sur le bitume au travers des grandes doubles portes de l’entrée. Il s’avança lentement, les yeux fixant l’endroit où ces êtres imaginaires étaient si heureux. Il poussa la porte rouge, lourde et ornée d’or et un klaxon retentit.

C’était comme s’il sortait subitement d’un rêve. La circulation recommença à se mouvoir, vitesse grand V, et les bruits de la ville vinrent fracasser ses oreilles. Il battit des paupières quelques fois avant de se rendre compte que le couple de marié n’était plus présent. Ils s’étaient envolés au moment où le bruit des voitures l’avait ramené à la réalité. Il eut un sourire triste, et s’assit sur la bordure du trottoir. Il sentit quelque chose dans sa poche droite de jeans. Son portefeuille ? Il alla chercher l’objet inconnu d’une main et le regarda un instant. C’était un paquet de cigarette presque vide. Il eut une moue de dégout et le jeta un peu plus loin sur la route. Personne n’y ferait attention à cette légère boîte de carton. Les déchets des rues restent dans les rues. À moins qu’un fumer en manque de Nicotine se rende compte que le paquet n’était pas aussi vide que ce qu’il en avait l’air, enfin. Cette pauvre personne allait surement se tuer ainsi, tant pis pour lui. Rupert vit le visage d’un homme inconnu étendu dans son lit de mort, une cigarette aux lèvres. Il secoua la tête et eut une envie de rire.

Il regarda tout autour de lui. Quelques personnes marchaient sur le trottoir d’en face un téléphone cellulaire à la main, ou des écouteurs aux oreilles. Personne ne se parlait sauf cette vieille dame du quartier qui essayait de faire venir une jeune fille à l’église avec elle. Cette dame était un peu folle, toutes les fois que Rupert l’avait vue, elle parlait d’église et de Dieu. Elle essayait de convertir au christianisme toute personne qu’elle rencontrait. C’est pourquoi il s’éloignait lorsqu’il la voyait. Il était bien sociable et sympathique, mais la religion ne l’intéressait pas pour autant. Il ferma les yeux et écouta les bruits des voitures, des klaxons, des portes qui s’ouvrent et se ferment, des pigeons, des feux de circulation, des passants, de la musique de ces passants.

SPLASHHH.

En une seule seconde, il fût tout trempé. Il faut préciser qu’il avait plu plus tôt dans la journée et bien que le soleil était éclatant, il restait des marres d’eau au sol. Un taxi s’était arrêté à grande vitesse à quelques mètres de Rupert et l’avait arrosé au passage. Ce dernier se releva du mieux qu’il put, complètement mouillé. Cela lui prit un laps de temps, et une fois levé il regarda la personne qui sortait du taxi, un air penaud au visage.

Un soupir de plus, puis un deuxième. Il fallait qu'elle se bouge, qu'elle ne reste pas plantée là comme une cruche, qu'elle vive en définitive. Perle était trop longtemps restée tranquillement assise dans un coin d'herbe qui avait eu le temps de secher avec ce temps radieux. et ce fut ce même teps qui l'avait poussée a sortir, après le déluge qui s'était abattu sur la ville plus tôt. Combien de temps était elle restée là ? 10 ? 15 ? 30 minutes ? Elle n'avait pas cours cet après midi, et elle pouvait profiter du temps qu'il faisait. Aussi avait elle quitter le campus pour aller se promener. Où ? Mais là ou ses pieds la meneraient voyons. elle n'avait aucun but, ne voulait faire aucune promenade en particulier, elle voulais juste prendre l'air. Aussi avait elle marché avant de trouver son petit coin de pelouse, son esprit était de toute façon obnubilé par la précieuse bague qu'elle avait perdue. Mais comment avait elle pu la perdre ???
Et c'est sur cette pensée qu'elle se releva après etre restée longtemps au soleil, trop peut etre pour sa peau fragile et ses yeux clairs. Il était trop tôt pour rentrer, et de toute façon, elle voulait juste aller plus loin. aussi se mit elle sur le rebord de la route et appella-t-elle un taxi. Elle lui dit une adresse au hasard, ne faisant pas même attention aux mots qui sortaient de sa bouche.
La tête appuyée contre la vitre, elle regardait les abres, les maisons, les passants defiler. Elle tentait d'imaginer leurs vie, comme cette grand mère qui semblait se disputer avec sa petite fille au coin d'une rue, non loin d'une eglise. Que s'était il passé entre elles ? etaient elles vraiement de la même famille ? Tout cela était le genre de questions que Perle se posait quand son esprit pouvait divaguer a loisir.
Puis le taxi du rouler dans une flaque d'eau, parce que l'eau qui vînt se fracasser contre la vitre reveilla Perle en sursaut, chose qui la sortit immediatement de sa reverie. Et alors qu'elle payait le chauffeur, elle pu appercevoir une jeune homme, tout pres du taxi, qui était completement trempé jusqu'aux os. Et si elle avait tout de suite vu son air ahuris, elle aurait rit, sans nul doute, sur le moment, c'était tellement comique. Mais elle n'eut pas ce plaisir. Et puis, elle n'était pas du genre a se moquer des gens non, elle aurait d'avantage tenu le role de la sauveteuse qui venait le sauver de la noyade... Quoi qu'il en soi, elle fut legerement surprise de voir, quand elle sorti enfin du taxi, qu'il semblait pétrifié. Aussi demanda-t-elle d'une voix peu assurée.

- Est... Est ce que ça va ...?

Et sur ces mots, elle se mit a chercher frénétiquement dans son petit sac a main, et ce, pendant quelques secondes, avant d'en ressortir un petit mouchoir d'un blanc immaculé, qu'elle tendit a l'infortuné.

Il restait sur le trottoir, mouillé, une goutte d’eau tombant du bout de son nez répétitivement. Il pouvait encore voir ces mariés imprégnés tout au fond de sa mémoire, et il se demanda pour encore combien de temps il les verrait danser. S’envoleraient-ils à nouveau ? Allait-il les voir jusqu’à sa mort, revenir par les belles journées d’été ? La porte du taxi s’ouvra et il resta immobile, la fixant, la bouche légèrement ouverte et cette petite goutte continuant de tomber dans la flaque qu’il avait faite sur le trottoir.

Des jambes commencèrent par sortir du taxi, évidemment. Des jambes nues de femme et ensuite le bas d’une robe et la jeune femme suivant au complet. Elle avait les cheveux d’un blond très blond, disons, et il ne bougea pas plus. Elle le regardait et avait l’air de s’inquiété pour son été de santé mentale. Elle hésitait et essayait de voir s’il la regardait vraiment, puisque Rupert regardait plus dans le vide que d’autre chose. Il était tout heureux dans le fond de lui. Combien de fois on se faisait arroser par un taxi lorsque l’on était assis par terre sur la bordure du trottoir à penser à des futurs mariés, des hommes fumeurs et à écouter tous les bruits de la ville ? Il regarda franchement la jeune fille et un sourire apparu à ses lèvres. Ce n’était pas à cause de la beauté de cette demoiselle, bien qu’elle fût belle, ni à cause qu’il devait s’excuser de l’avoir autant fixé, il souriait seulement parce que c’était un belle journée et bien que personne ne se parlait dans la rue, il sentait que tout le monde avait sûrement le même sentiment que lui. Pourquoi tous ces gens n’affichaient pas un sourire lorsqu’ils marchaient dans la rue ? Ils avaient peur d’être abordés, ils avaient peur des inconnus, c’était bien dommage.

« Est... Est ce que ça va ...? » Elle le regardait et avait prononcé ces quelques mots d’une façon si peu assurée. Son sourire ne fit que s’élargir. Il se demanda si elle avait posé cette question à propos de son état un peu mouillé ou à cause de son air d’arriéré mental. Il ne savait que répondre, puisqu’il ne pouvait se poser sur une question ou une autre. Il réfléchit un moment, un temps qu’on aurait dit très long, et son sourire s’élargit, si c’était encore possible.

« Il y a tellement pire tu sais. Tu connais sûrement Rapunzel ? Et bien s’aurait été bien pire si j’avais été pris dans une si haute tour, avec rien d’autres que quelques mèches de cheveux comme connexion avec le monde extérieur. Tu ne trouves pas ? », dit-il en murmurant. Oula, il commençait à ressembler un peu à John Montgomery, ce fou qui parlait que de lapins et de boissons. Il était un peu trop dans sa tête et il avait peur que ça effraie la gente dame qui s’était inquiétée pour lui. Entre temps, elle lui avait tandis un mouchoir, et il l’avait pris du bout des doigts. Il ria, comme si ça pouvait arrangé les choses, il le passa tout de même dans son visage.

« Ça va très bien en fait, vous alliez où comme ça ? » dit-il, s’inquiétant de sa destination. Il ne voulait pas qu’elle ait arrêtée seulement pour s’occuper de lui. Il n’était pas un petit chien errant non plus.

Rapunzel ? Quoi ? Qui ? Elle n'y comprenait pas grand chose, remettant son sac a main en place sur son épaule, histoire qu'il arrete de glisser le long de son bras. Ce jeune garçon semblait, de toute évidence, être dans son monde, et pendant quelques secondes, elle ne comprit vraiment pas ce qu'il disait et s'inquietait de son etat mental. Puis il y eut l'allusion aux cheveux, et immediatement, Perle pensa a un conte de fée, certes, elle pouvait se tromper, après tout, elle n'était qu'une petite styliste, et les contes de fées remontaient a si loin. Elle n'en avait consulté aucuns depuis son enfance, et elle ne se rappellait quelques classiques tout au plus. Aussi le regarda-t-elle avec des yeux ronds pendant un moment, mais pensant que oui, cette exclusion pouvait etre bien pire que le fait d'être un peu mouillé(e).

- La solitude est sans doute le pire des maux, en effet...

Dit elle doucement, n'étant de toute façon pas sûre du sujet sur lequel il s'était prononcé. Et si elle était totallement a coté de la plaque, chose qui était fort possible, elle aurait l'air d'une idiote, d'une cruche, certes, cela n'était pas dramatique en soi, mais tout de même, un peu de tenue ne faisait jamais de mal.
Il regardait quelque chose, le vide, a quoi pensait il pour être ainsi absorbé par ses pensées , souriant pour rien, ou pour tout, a vous de voir. Et ce sourire qui ne faisait que s'élargir de plus en plus. Qu'est ce qui pouvait le rendre si heureux ? Certes, lui n'avait pas de Cornwell aux fesses, et cela faisait sans doute la difference, et peut etre que ce temps suffisait a lui donner ce bonheur. Cela aurait pu la rendre aussi joyeuse, aussi heureuse de vivre, s'il ne se passait pas tout ce qu'elle vivait en ce moment, sa mère, Cornwell, la bague... Heureusement, tout n'était aussi négatif, rien ne l'ai jamais totallement, et fort heureusement, elle avait Candy a ses cotés, et puis, il y avait Keith a présent, et elle sentait qu'elle pouvait compter sur lui. Elle ne savait pas pourquoi, mais son instinct ne la trompait que rarement.

- Pour être honnete...Nul part...Je profite de ce temps pour marcher, divaguer... Enfin rien de très interessant en somme...

Dit elle avec un leger sourire se dessinant sur ses lèvres. qu'aurait elle pu dire d'autre ? C'était la pure vérité, elle marchait pour marcher, rien de plus, elle profitait, pour une fois, du moment présent, même si ses préoccupations revenaient souvent la hanter. Mais le soleil était si radieux, et elle ne pouvait pas éternellement se morfondre, aussi afficha-t-elle sont plus beau sourire.

Après s’être essuyé le visage, la goutte avait cessé de tomber du bout de son nez, et il y voyait plus clair. Il avait le mouchoir de la demoiselle dans une main et il se secoua les cheveux de l’autre, des mèches retombant aussitôt dans son visage charmant. Un air de musique lui vint en tête, une chanson triste et lente, mais tellement belle. Cela parlait de royaume, de château, de forêt et de châtiments. Il se secoua sa tête lentement, et l’air reparti aussi vite qu’il était venu. Son sourire s’effaça.

« La solitude est sans doute le pire des maux, en effet... » dit-elle en chuchotant aussi, entre temps, pendant qu’il parlait. Il secoua la tête tout simplement. C’était tellement vrai, mais le fait de n’être jamais seul était aussi un bien grand maux. Dans une ville comme Odano, il était facile de ne pas être seul, on allait au café, on cinéma, à la plage ou au supermarché et du coup, on n’était plus seul. Mais dans une ville comme Odano, il était aussi difficile d’être seul. Chez soi on pouvait l’être parfois, mais voir d’autres paysages c’était bien aussi parfois.

« Pour être honnête...Nul part...Je profite de ce temps pour marcher, divaguer... Enfin rien de très intéressant en somme... » Elle parlait lentement, et un sourire se dessinant sur ses lèvres pâles. Enfin quelqu’un qui était capable d’apprécier la vie, de parler aux inconnus sans avoir peur et de sourire.

« À vrai dire, vous ne marchiez pas » dit-il, le sourire réapparaissant sur son visage. « Vous étiez en taxi. » Il repassa la main dans ses cheveux toujours mouillés, d’une façon plus timide. Il avait l’autre main dans la poche arrière de son jean, le mouchoir toujours entre ses doigts. Il se demanda ce que pouvait avoir été la vie de cette nouvelle connaissance. Avait-elle un mari, un amant, des frères, des sœur ? Un meilleur ami, des amies à qui elle pouvait tout dire ? Était-il nouvelle à Odano, était-elle ici depuis toujours ? Peut-être était-elle un bandit en cavale ? Sûrement pas, elle avait plutôt l’air d’une femme distingué qui pourrait très bien se pointer dans des congrès, des soirées privées et des soirées vins & fromages. Mais plutôt du genre qui y allait pour le boulot, mais qui ne s’y plaisait pas vraiment. Si son collègue venait, elle était sauvée et alors, ils pouvaient rire un peu des dames trop maquillées et des hommes qui buvaient un peu trop. Peut-être aussi que Rupert se trompait, mais il la voyait tellement dans une longue robe bleue, une coupe de champagne à la main, au bras d’un homme costaud qui avait l’air joyeux et aimable. Il ne savait pas le nom de cette dame, elle devait avoir un beau nom. Il l’imagina une autre fois à sa soirée, et quelqu’un l’appelait, Odyssée disait sa patronne. C’était un beau nom Odyssée, non ? Très français, mais très distingué.

« Quel est votre nom au fait ? » finit-il par lui demander.

- Oh... C'était juste pour changer de coin, aller un peu plus loin que je n'aurais pu le faire a pied..

Son explication avait elle un sens ? A ses propores yeux, aucuns, elle avait dit quelque chose de totallement incomprehenssible. Elle aurait voulu se rattrapper encore, mais cela n'aurait fait que l'enfoncer d'avantage, aussi espera-t-elle qu'il avait tout simplement comprit, alors qu'il tentait encore de se secher avec un mouchoir deja totallement imbibé d'eau. Le mouchoir en lui même laissait s'échapper quelques gouttes d'eau sur le goudron tiede de la chaussée. Et ce pauvre garçon qui tentait de se secher les cheveux avec, cela avait quelque chose de mignon, bien que totallement inutile, comme un petit garçon qui tente en vain de faire quelque chose bien qu'il n'y arrivera jamais, il y croit pourtant dur comme fer. Le jeune homme en face d'elle lui donnait cette impression. Bon, ce n'est pas pour autant qu'elle allait lui pincer la joue, elle avait en face d'elle un homme tout ce qu'il y avait de plus masculin et distingué, enfin presque...s'il n'y avait pas eu cette eau.
Et tandis qu'elle sortait un autre mouchoir de son sac, elle ne pouvait s'empecher de penser aux contes, quand les sorcières une fois mouillées commencent a fondre doucement...

- Tenez, l'autre est deja trempé...

Elle souriait doucement, comme elle le faisait a son habitude. elle n'était pas de ces gens monotones qui ne sourient jamais ou alors faussement, elle n'était pas comme Cornwell...Et elle répondit aimablement a sa question. allait elle lui dire son prénom ? Son nom et son prénom ? Question stupide et inutile en soi, mais cela avait son importance, a savoir si elle voulait avoir l'air d'une godiche ou l'air un peu trop bourgeoise a son gout. enfin elle verrait bien...

- Perle...Perle Fitzgerald.. Et vous ..? Vous vous prénommez ?

Elle ne semblait pas dans son élément, elle voulait marcher, ne pas restée là a ne rien faire si ce n'est parler, bien que ceci soit une chose agréable en soi, aussi ajouta-t-elle.

- Vous voulez marcher ...?

« Oh... C'était juste pour changer de coin, aller un peu plus loin que je n'aurais pu le faire à pied. » dit-elle, après sa remarque sur le taxi. Il hocha la tête bêtement, ne pouvant en dire plus. Il jeta un coup d’œil à la fenêtre de sa chambre, au quatrième étage de l’établissement. Il avait envie de manger quelque chose. Une petite chose, peut-être se changer aussi. Il pourrait enfiler un costar, et aller manger du crabe avec Odyssée. Elle n’accepterait pas. Elle n’avait pas que ça à faire, elle n’avait pas prévu tomber sur lui, évidemment. Qui voudrait aller manger du crabe avec un inconnu qui se faisait des idées à rien. Mais il continuait à penser que cette jeune fille pouvait très bien faire parti de la haute société. Lui-même n’en faisait pas proprement parti, mais sa mère avait pas mal d’argent, on pouvait en juger seulement par son appartement, mais ils n’allaient jamais à des soirées mondaines ou autres trucs qui appartiennent à ceux qui sont les vrais riches d’Odano. Y en avait-il à Odano ? Enfin, Rupert aimait bien ces trucs qui avaient l’air tellement superficiels, il ne comprenait pas à quoi ils servaient, mais ça l’avait l’air bien.

La demoiselle avait sorti un autre mouchoir. « Tenez, l'autre est déjà trempé... » dit-elle en lui tendant. Il sortir alors la main qui tenait le premier mouchoir de sa poche arrière de jean et le tint encore un instant. Il lui donna, puis prit le deuxième, ne se demandant même pas si elle tenait à le jeter ou à le garder. Un mouchoir mouillé ne servait pas à beaucoup de choses. Il prit le dernier des mouchoirs le repassa dans son visage que ses cheveux avaient mouillé à nouveau et jeta celui-ci.

« Perle Fitzgerald.. Et vous ..? Vous vous prénommez ? » Ce nom n’était pas Odyssée, mais il était tout de même beau et distingué, et ce Fitzgerald, qui était tout de même difficile à prononcé, du moins dans sa tête. Perle … Très français, très distingué, à vrai dire. Une signification très différente d’Odyssée, lorsqu’on connaissait le français, mais tout de même. Peut-être était-elle plus douce et fragile qu’il l’avait pensé précédemment.

« Rupert … Hedlund. Rupert Hedlund, oui. » Maintenant ils étaient officiellement connaissances, non ? Lorsque l’on voit quelqu’un dans la rue on ne la connait pas, on ne connait pas son nom, donc ce n’est pas une connaissance. Mais dès que l’on connait le nom de quelqu’un, habituellement on s’en rappelle si on a parlé un minimum de temps avec cette personne. Il allait se rappeler de son visage et de son nom, Perle. Il était bon pour les noms et les visages. Bien souvent, on ne se rappelait pas de son nom à lui ou de qui il était, mais ça ne le blessait pas, tout le monde oubliait parfois.

« Vous voulez marcher ...? » demanda-t-elle. Marcher, si il voulait marcher. Pourquoi était-il sorti à l’extérieur premièrement ? À cause de son imagination futile, qui lui jouait des tours et qui l’emballait. Voulait-il marcher ? Surement pas accoutré comme il l’était, c’était certain. Il se demanda si c’était déplacé de l’inviter à monter chez lui le temps qu’il se change, ensuite ils pourraient marcher. Ils pourraient aussi manger un morceau avec de s’en aller plus loin. Devrait-il lui demander ? Enfin, si elle ne voulait pas monter, tant pis, il allait se changer de toute façon.

« Je crois que tu peux me tutoyer maintenant, tu me connais et puis je ne suis pas si vieux. » Le sens du mot connaître était plus que simple pour Rupert. Ils avaient passé plus de 5 minutes ensemble et ils connaissaient leurs noms respectifs, donc ils se connaissaient. « Je voudrais premièrement monté me changer, tu veux m’accompagner ? » Il n’en rajouta pas plus, il ne fallait pas lui faire peur et passé pour un agresseur de jeunes filles non plus. Elles étaient tellement méfiantes maintenant. C’était triste.

- Bien sur, si tu n'es pas trop long...

Voilà les paroles qu'elle avait juste eu le temps de prononcer avant de voir Rupert se faire legerement bousculé par une jeune fille. La scene lui rappellait celle des films, où quand un protagoniste est au beau milieu de la rue et qu'il se fait shooter par un camion. Pour elle, cela avait donné au moins la même chose. sauf que cette fois, Rupert s'était fait bousculé par une jeune fille, qui, qui plus est, l'avait brulé avec sa cigarette. Heuresement qu'il avait été trempé quelques minutes plus tot, cela empechait au tissu de bruler trop vite, et épargner a ce pauvre jeune homme une brulure en plus du fait d'avoir été trempé par une mare d'eau quasi stagnante. Il n'y avait pas a dire, ce n'était vraiment pas sa journée. il y'avait des jours comme ça, où l'on aurait mieux fait de rester au fond de son lit, et Rupert aurait du rester doucement assoupit, songeant a des petits lapins roses ou a des chats cannibales, allez savoir.
Enfin...Perle regarda quelques temps la jeune fille qui avait interrompu leur conversation, elle ne disait rien, ne s'excusez pas, les ecouteurs toujours rivés sur ses oreilles. Mais qu'attendait elle pour dire un petit "désolée", cela ne lui coutait rien non ? Elle restait loà, betement, les bras ballant. Perle n'était pas mechante pour deux sous, mais ce manque de politesse l'interloqua. La moindre des choses auraient été de dire quelques mots. Mais peut être que tout le monde ne fonctionnait pas comme elle. Etait elle si différente ? Etait elle vraiment un extraterrestre ou une autre chose du genre qui désigne les gens différent a la masse ? Ou peut etre etait ce le cas de cette jeune fille. elle était peut etre une solitaire qui n'a pas vraiment l'habitude, ou quelque chose du même genre. Perle n'en savait rien, echaffaudant les théories les plus abracadabrantesques qui soient. Elle attendait juste, puis se tournant vers Rupert, s'inquietant de voir s'il n'avait pas été brulé ou quoi que ce soit d'autre.


- Ca va Rupert ? tu n'es pas brulé ?

Ce ne serait pas pour maintenant qu'ils iraient marcher tout les deux...Mais ce n'était pas grave. Certes, cela la contrariait un peu, mais elle n'allait pas faire une scène devant tout le monde, ce n'était vraiment pas son genre. elle se contenterait d'acquiesser doucement, souriante, comme toujours, gardant pour elle sa légère deception. Car il ne s'agissait que d'une balade après tout, mais pour un fois qu'elle parlait avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Mais bon, ce ne serait que partie remise.