#O26 - John Montgomery

« Personne singulière.
Grand, enfin c’est peut-être mon miroir qui me le fait croire. Svelte, on m’a souvent dit que j’étais trop mince. Brun, non vraiment mes cheveux n’ont rien d’extraordinaire, ou peut-être si leur coupe et ce chapeau toujours posé sur ma tête, c’est peut-être pour ceci que les gens m’observe dans la rue. Oh les gens, vous savez, il sont attirés par tout ce qui sort de l’ordinaire alors moi, forcement, je ne suis pas ordinaire. Ah mes yeux, ils sont bleus, aimez-vous le bleu ? Je pense que oui, beaucoup de personnes aiment les yeux bleu… pas moi. C’est dérangeant, ils sont trop clairs et beaucoup de personnes aiment les observer, beaucoup restent pendant quelques secondes à se demander si je ne porte pas de lentille. Sottise, comment pourrais-je trafiquer la couleur de mes yeux et c’est moi qu’on ose traiter de Fou. Vraiment, je ne comprends rien au Monde. »

L’homme en question s’etait alors détaché du miroir, cet objet qu’il chérissait tant et ceci non pas pour s’admirer, non, disons que lui avait toujours aimé observer les formes, le cadre de cette espace de vitre qui lui renvoyait son image… Image qu’il n’aimait pas car ainsi il avait l’impression de voir une personne enfermée derrière la glace et ceci avait toujours attiré sa pitié, ce qui explique pourquoi parfois il se met à parler à son reflet. Mais ne pensez pas à la folie, juste à un esprit encore trop enfantin, pourtant, il vient d’avoir trente deux ans… Revenu dans sa boutique, le gérant parle encore, il se croit seul mais ne l’est pas, une personne vient d'entrer. Alice, sa chère petite Alice. Il l’aime, elle représente ce qu’il a perdu.

« Oh Alice … Je suis si heureux de vous voir. Une tasse de thé ? »
« Oui, merci. »

Il propose toujours du thé, après tout, John possède un magasin qui ne vend que ceci et puis Alice est si gentille qu’il pu lui proposer de goûter ses nouvelles découvertes. D’ailleurs cette jeune fille est bien la seule qu’il apprenti. Bien entendu qu’il a des clients, bien entendu qu’il parle avec eux, mais John ne les aime pas, ils sont sans intérêt mais Elle, cette petite… elel écoute ses histoires et en rit… histoires fantasques qu’il dit avoir vécu. Lièvre et tasse de thé, il ne parle que de ceci avec elle. Et là, John semblait l’avoir oublié, trop perdu dans ses réflexions, son passé. Car oui, comme tout adulte il a forcement des souvenirs, ceux de son enfance. Vous savez, cette partie de la vie om vous êtes innocent, ces quelques années où lorsque vous parlez de thé et lièvre on ne vous prend pas, on ne vous prend pas pour un fou. Et bien John regrette. Mais était-il ainsi enfant ? Etrange, il ne se rappelle pas, a vrai dire peu de souvenirs lui revienne lorsqu’il essaye d’y repenser.

« Vous ai-je déjà raconter l’histoire du Lièvre qui courrait après le temps ? »

Il radote, il ne sait plus. Car avec cette enfant, il parle de trop, il lui raconte sa vie, et Alice écoute en silence. Qu’il aurait aimé avoir une fille comme elle, d’ailleurs en parlant de fille… John apprit beaucoup la sœur de cette jeune fille, oh bien sur comme les autres elle le trouve étrange et non fréquentable mais John est toujours surprit quand elle vient rechercher Alice, il ne peut s’empêcher de sourire bêtement. Et puis, qu’elle est belle ! Mais qu’importe. Il n’a pas besoin de ça, lui à Alice, compagne pendant ses longues journées.

« Le temps ne se laisse pas dominer. On ne peut pas lui demander de ralentir ou d’accélérer. Avez-vous déjà remarqué ceci ? Je pense que oui, d’ailleurs cette réflexion m’est venue il y a plusieurs heures lorsque je me demandais quand vous alliez venir… J’aurai voulu que le Temps se dépêche un peu, et puis, j’ai avancé les aiguilles sur mon horloge mais figurez-vous que ceci n’a pas marché. C’est tout de même étrange. On peut dompter des Lions, qui sont des créatures féroces, le Feu qui est un élément mais le Temps, non. Vraiment je trouve ceci désespérant… A mais j’oubliai mon histoire donc […]. »

Il parle, encore et toujours. Jamais John ne s’arrête, une vraie machine d’ailleurs une fois lancé, n’espérez pas ressortir de sa boutique avant quelques heures. Et c’est ainsi qu’il conta à Alice une énième histoire qu’il croyait vraie. C’est d’ailleurs pour ceci qu’on le traite de Fou, quel horrible qualificatif, lui préfère Aliéné. Enfin c’est ce qu’il dit en entendant les gens marmonner ceci en sortant de sa boutique.

« Pensez-vous que je suis Fou Alice ? Dites-moi car c’est ce que votre sœur pense et ceci me désole fortement… Fou. Ces personnes ne sont pas fréquentables alors je ne suis pas Fou puisque vous venez me voir. »

Question rhétorique.
Il se parlait encore à lui-même.
Schizophrène il allait le devenir.

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