#OO6 - Daniel Atkinson

HANDSOME PRINCE * Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 27/11/2007

DANIEL ATKINSON

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- Papa, par pitié, cesse de m’humilier publiquement.

Siffla-t-il faiblement. Daniel ne tenta même pas de soutenir plus longtemps le regard du grand P-DG Atkinson, car paternel ou pas, il le connaissait pour sa détermination et son sens de la persuasion qui ne se défiait jamais, qu’il s’agisse d’un regard ou de mots. Dan était aussi comme cela, borné sur les bords, toujours dans un sentiment de justice ou d’intérêts, mais buté tout de même. A quoi bon lutter contre une force que l’on se connaît soi-même et que personne n’a jamais su vaincre ? Le jeune Atkinson était sans doute assez brillant sinon clairvoyant pour ne pas se hasarder à affronter l’invulnérable. Un peu de lâcheté courait sans doute ses veines, mais dans un souci de fierté, il mit cela sur le compte de sa spontanéité d’esprit.

- Allons Dany, vas donc faire un tour.

Il ne se fit pas prier, même si ce surnom l’horripilait au plus au point. A quoi bon l’avoir dénommé Daniel, si c’était pour lui trouver une multitude de diminutifs superflus ? Les sobriquets enfantins étaient tout de même restés, et il s’y était finalement résigné. En tous les cas, il s’éloigna de son père, qui s’étendait déjà dans une élocution exhaustive au sujet de nouveaux programmes informatiques, sensés faire le triomphe renouvelé de son entreprise. Quelque chose qui concernait Dan, mais qui ne l’intéressait pas pour le moment. En cet instant, il avait seulement envie d’aller se promener un peu, de penser seul, de vivre selon son cœur et son humeur, et d’éviter tous ces regards intéressés, ces murmures approbateurs ou ces attitudes respectueuses dont on l’affligeait sous prétexte que son père était un homme influent. C’était comme si Daniel pouvait tous les foudroyer et sceller leur sort au moindre faux pas, dans un écart hors du rang, et c’était peut être pour cette raison que personne ne l’abordait : pour son plus grand bonheur !

Cette réception l’ennuyait, et pour un peu, il aurait pu lâcher un soupir ostensible. Daniel n’était – bienheureusement – pas aussi condescendant, et même plus, il se trouvait être un jeune homme respectueux, élégant, et peut être un peu trop superficiel parfois. Ce n’était pas vraiment facile pour lui, son éducation l’avait habitué à toujours se conduire comme un enfant modèle, ce qui pouvait s’approcher le plus de la perfection, au moins en apparence, et il avait fini par y croire sinon à y adhérer. Cela faisait une de ses qualités dans le monde de la dite « haute société » mais un large défaut dans le reste du monde. Dan aurait pu le déplorer, mais il était ainsi, autant qu’il se trouvait être impatient, parfois perdu, dirigé par la main maîtresse de son père, et par le cœur qui lui rappelait sa mère, perdue dans le temps.

En gagnant la terrasse, surélevée d’une vingtaine d’étage, Daniel sentit le vent s’engouffrer dans sa veste, lui rafraîchir la nuque, le laisser dans un frisson qui lui était agréable, et enfin un silence apaisant, tandis que son esprit s’envolait déjà loin, au-delà même de ce que son corps ne savait apercevoir. Tout s’étendait au loin, ses yeux n’avaient pas la faculté de parcourir cet ensemble, mais peu lui importait. La nuit était claire, la brise levée, les lumières étincelaient et se réfléchissaient sans cesse. Tout lui semblait plus merveilleux qu’en réalité, plus appréciable, plus délectable, et, en fin de compte, plus amer. Pourquoi un tel sentiment ? Une émotion aussi contradictoire face à une vision aussi impressionnante, sinon fascinante ?

Là-bas, oui, un peu plus sur la droite, les yeux de Daniel trouvèrent une étoile. Par n’importe laquelle, une qui ravivait chacun de ses sentiments enfouis, battant son cœur avec violence, telle une passion sans mesure courant ses veines, jusqu’à l’animer d’un tel brasier qu’il n’ait plus qu’une pensée : une pensée pour elle. Cinderella. Ou plutôt Cindy. Elle occupait tout en lui : ses pensées, sa raison, sa passion, son cœur, ses réactions et ses idées. Il vivait peut être un peu trop par et pour elle, et pourtant, n’était-ce donc pas cela que l’on nommait « amour » ? Daniel essayait d’y croire, plus fort qu’il n’eut jamais cru en rien. Lui, le jeune Atkinson, populaire, riche, brillant, et pourtant encore et toujours célibataire. Il semblait avoir donner son cœur à la seule fille qui ne veuille pas de lui. Oui, il y pensait avec ardeur et récurrence, mais l’amertume qu’elle ne pense qu’à s’éloigner de lui le rongeait par la même occasion. Qu’avait-il fait pour qu’elle ne fasse que le fuir ? Quelle offense ? Il essayait sans cesse de comprendre, de concevoir, et de réagir en conséquences, mais les réponses ne lui appartenaient pas, ou alors, il n’avait pas le courage et l’audace de poser les bonnes questions. Qu’était-ce au juste que cette situation dont il était prisonnier ?

Comme un coup de fouet battant le vent, l’image de Charlotte lui apparut. Charlotte Helena Krammer. La demi-sœur de Cindy, mais aussi l’une des nombreuses filles qui le désirait, lui. Daniel était soit trop gentil et doux pour dire quoi que ce soit, soit trop naïf et aimant. Il ne détestait pas Charlotte, loin de là, mais il savait qu’elle ne représenterait jamais ce que Cindy représentait. Tout était si différent, et pourtant, cette image parasite ne cessait de contenir ses pensées, d’interrompre le fil de ses idées, comme l’arrivée de la demoiselle interrompait le peu de temps qu’il pouvait passer en compagnie de Cinderella. Un peu naïf comme il l’était, Daniel aimait à croire que le temps ferait ce font il était incapable, mais n’était-ce pas qu’un doux rêve ? Balayé par le vent qui s’élevait au-delà de des gratte-ciels. Dans son brasier sentimental, Dan ne voyait pas le temps passer, défiler comme il ne le soupçonnait, car si une chose savait le sortir de ses pensées, c’était bien l’amour qui le rongeait comme l’animait à chaque seconde, chaque minute, et chaque heure passant dans son indifférence …

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