#043 - Delilah Nichols Moore | Spicy Blondie___*

Once Upon a Time___*


Toute histoire a un commencement, et celle de Delilah n'y échappe pas. Remontons un peu le temps, à une époque où une charmante blondinette n'avait même pas été conçue. Nous sommes à New-York, au coeur de l'hiver. La neige tombe à flots, le froid est glacial et les vitrines ont receuillies leur plus beaux atouts, en prévision des fêtes de fin d'années, qui approchent à grand pas. Ralph Nichols Moore marche rapidement, sans se soucier nullement de ce qui l'entour, un air suffisant plaqué sur son visage. Il est de ces gosses de riches dépravés, insolents et irrespectueux de l'Upper East Side, qui pensent que le monde leur appartient. Voilà pourquoi il ne s'excuse pas lorsqu'il bouscule une jeune femme, mais se contente de lui jeter un regard méprisant, tout en se frottant l'épaule, comme si un insecte désagréable y avait fait irruption. Habitué à ce que l'on se prosterne devant lui, l'adolescent - à peine âgé de 17 ans - tomba des nues lorsque la jeune fille se transforma en une furie blonde, le remettant copieusement à sa place. Même si il ne dit ou ne fit rien, Ralph était impressionnée par le caractère explosif de la blondinette, et se promit de l'avoir. Elle avait l'air de tellement détester les gens de son espèce que ce serait son plus beau trophé. Il la quitta après avoir glissé discrètement sa carte de visite dans la poche du manteau de la petite blonde, et rejoint ses amis dans la suite du Ritz qu'ils avaient reservés pour s'adonner à tous les vices que leur prestance, leur rang social et surtout leur argent à profusion leur permettait. Ralph - à qui l'on ne refusait jamais rien - attendait patiemment que la belle inconnue le rappelle. Après tout, quelle fille un tantinet intelligente pouvait lui résister ? Il était beau et surtout riche, n'importe quelle fille rêvait d'entrer dans leur cercle très fermé. Et pourtant.... elle ne rappela jamais. Ralph finit par oublier - oui, il a une facilité déconcertante à oublier ses échecs - jusqu'à ce qu'il la retrouve, à servir dans un Starbucks, à deux minutes de Central Park. Et dire que depuis le début, elle habitait à quelques pas de son triplex luxueux. Il fit donc de ce café son QG, s'y asseyant tous les jours, au moins une heure, le NY Times à la main. Pourtant, la belle blonde continua de le snober farouchement. Ce fut seulement au bout de 6 mois de ce petit manège qu'elle consentit à lui adresser la parole. Comme le Petit Prince dût le faire avec le Renard, Ralph apprivoisa doucement la jolie blonde, mois après mois. Il finit par en connaître plus sur elle : elle s'appelait Savannah, avait 17 ans et demi - tout comme lui - et était Italienne. Son père avait fait des affaires douteuses avec la Mafia et ils avaient dû fuir le pays, faisant une croix sur leur petit confort. Mine de rien, Ralph était touchée par le passé trouble de la jeune femme et son physique enjôleur. Lui qui s'amusait avec les filles qui lui résistaient pour mieux les jeter après était en train de découvrir l'amour, le vrai. Et il ne la quitta plus jamais. A ses côtés, il devint un homme meilleur, sans pour autant abandonner les petits travers de l'Upper, qui faisait son charme. Après son obtention de diplôme de l'école privée la plus select' de New-York, Ralph s'envola à Harvard, pour suivre des études en science politique. Il avait soif de pouvoir, et de gloire, et de depuis toujours. Néanmoins, parmi ses valises monogrammées, il n'avait pas oublié Savannah Di Conti, la femme qui faisait battre son coeur depuis six mois maintenant. Il avait pris soin de régler ses frais d'inscriptions pour qu'elle puisse suivre un cursus de médecine, afin de devenir chirurgienne. Sauver des vies, tel était son credo. Lui, il voulait simplement être un politicien, rongé par la fascination malsaine qu'il éprouvait pour le pouvoir. Entre leurs études et leur vie à deux dans un mignon cottage en pierres, ils avaient tout d'un couple parfait: riches, beaux, désinvoles, jeunes et amoureux. Et pourtant, l'avenir en décida autrement...



Chapter one: Truth & Consequences___*


Le destin qu'ils s'étaient joliment tracé prit une autre tournure, au début de l'année 1984. Ils étaient tous deux en troisième année de médecine et rien ne semblait pouvoir bouleverser leur quotidien. Et pourtant... Cela faisait un mois que Savannah se sentait patraque, prise de nausées matinales, quelque chose d'inhabituel. Evidemment, elle n'en avait pas parlé à Ralph, il était le genre de garçon pragmatique et trop égocentrique pour voir l'importance de petits détails insignifiants comme celui-ci. La jolie blonde tentait vaguement de faire disparaître le malaise qu'elle ressentait, et qui grondait en elle jour après jour, de plus en plus fort. NON, c'était impensable. Elle ne pouvait pas l'être. Ca ruinerait ses études, et puis, elle était bien trop jeune et insouciante. Et... Savannah savait que Ralph entrerait dans une colère noire en la traitant d'incapable, d'immature qui ne prenait pas ses responsabilités. La jeune fille tenta donc d'oublier. Si elle n'y pensait pas et n'en parlait pas, cela serait peut être moins réel, n'est-ce pas ? Cependant, un soir où cette angoisse lui tenaillait le ventre plus que d'habitude, elle s'emmitoufla chaudement dans son manteau Burberry et sortit acheter un test de grossesse. Le souffle court, elle s'enferma dans la salle de bains, attendant anxieusement le résultat, assise sur le rebord de la baignoire d'angle en marbre. Elle était enceinte. ENCEINTE. Cet unique mot lui martelait les tempes, tandis qu'elle se laissa subermer par ses émotions, des larmes parfaites roulant sur ses joues. Les genoux resserés contre la poitrine et la tête enfouie dans ses mains, Savannah tentait de réflechir intelligemment. Soit elle gardait ce bébé - après tout Ralph et elle s'aimaient, n'est-ce pas ? - et renonçait à son brillant avenir. Soit elle avortait - rien que ce mot lui donnait la chair de poule - et aurait donc l'avenir qu'elle s'était tracé. Mais n'était-ce pas un peu paradoxal de tuer un être afin de continuer son rêve, en sauver d'autres ? Savannah était perdue. Elle finit par se recoucher silencieusement et dormit tout contre Ralph, que le grabuge n'avait même pas eveillé. Le lendemain, elle décida de lui avouer la vérité. Contrairement à ce qu'elle pensait, il ne s'énerva pas le moins du monde, au contraire. Ses yeux pétillaient d'une façon étrange qu'elle ne lui avait jamais connu. Il la prit d'une façon protectrice dans ses bras, tout en lui caressant doucement les cheveux pour l'apaiser. Ils restèrent comme ça longtemps. Jusqu'à ce que Ralph se mette à parler d'un ton hésitant qu'elle ne connaissait pas au jeune homme sûr de lui qu'il était: il lui avoua le besoin qu'il avait de fonder une familel différente de la sienne, unie, et possédant des valeurs autres que l'argent et l'opulence. Elle serait une mère parfaite, ajouta-t-il. Et puis, elle pourrait toujours reprendre ses études une fois leur enfant un peu plus âgé. Tous deux soulagés d'avoir dit ce qu'ils avaient sur le coeur, Ralph partit à son cours de relations internationales tandis que Savannah resta allongée sur le lit king size, fixant le plafond de ses yeux bleus, rêveuse...



Chapter two: Hands Open___*


Neuf mois plus tard, naquit le premier enfant du jeune couple, qu'ils nommèrent Rain Lynn Nichols Moore - communément Rain L. Brune aux yeux sombres comme son étudiant de père, elle fit le bonheur de Savannah, qui se découvrait des instincts maternels insoupçonnés - sûrement les racines Italiennes qui ressortaient. Le fait d'avoir abandonné ses études de médecine ne la dérangeait plus, elle était simplement heureuse, se contentant de pouponner sa petite fille chérie. D'ailleurs, elle eut rapidement l'envie de faire un second enfant, d'être le genre de famille parfaite que l'on pouvait étaler en couverture d'un magasine de décoration, par exemple. Ralph, quant à lui, se faisait de plus en plus distant, finissant avec acharnement sa dernière année d'étude de sciences politiques, avec deux ans d'avance. Obstiné et passionné, il était de ces élèves doués mais très compétitifs, qui n'hésitaient pas à écraser les autres afin de briller davantage. Il était simplement à la hauteur de ses ambitions, négligeant quelque peu la petite famille qu'il venait de créer. Il somma donc Savannah d'attendre qu'il passe son diplôme de fin d'année, avant d'avoir un autre enfant. Après tout, quatre ans d'écart entre deux petits bouts de chou, ça lui semblait parfait. Ralph fut le plus jeune diplômé en sciences politiques et il n'en fut pas peu fier. Portant le smoking mieux que personne, il reçut les félicitations du jury et du Sénateur du Connecticut lui même, qu'il connaissait de vue puisque sa famille avait d'importantes relations. Ce premier succès en poche, la petite famille Nichols Moore retourna vivire à New-York, dans l'Upper East Side, où les parents de Ralph leur offrirent un appartement splendide sur Park Avenue, comme cadeau de mariage. Puisqu'en effet, les deux jeunes avaient décidé de s'unir, une fois les études du garçon terminées. Le mariage fut un évènement grandiose, à la hauteur des protagonistes et le voyage de noces aux Canaries également, leur petite fille étant confiée aux soins de Mây-Lhin, la bonne Coréenne qu'ils avaient récemment engagés, commençant donc à s'enliser dans une vie de luxe et d'excès. A leur retour, deux mois plus tard, Savannah était de nouveau enceinte. Et c'est là que l'histoire devient intéressante (oui, j'avoue, l'introduction est quelque peu longue). Tandis que Ralph commençait à travailler dans d'importants cabinets pour se faire connaître, les neufs mois de grossesse de Savannah se passèrent sereinement, et elle appris avec joie qu'elle attendait de nouveau une petite fille. Cette fois-ci, ce fut au tour de Ralph de choisir le prénom. Elle s'appelera Delilah, affirma-t-il solannellement.


Chapter 3: Hey there Delilah___*






Delilah vit le jour le 12 Juin de l'année 1988, lors d'une belle journeé ensoleillée, dans une clinique huppée de la ville. Tout le contraire de sa soeur, elle était le portrait craché de sa mère, cheveux blonds et grands yeux bleus. C'était un magnifique bébé, le genre de poupon que l'on croierait faux, tant elle ressemblait à une jolie petite poupée. Pouponnée dès sa naissance par sa famille et le personnel de maison, Delilah Rory Nichols Moore - Delilah R. - eut une enfance vraisemblablement très heureuse. Certes, son père travaillait énormément et elle ne le voyait que trop peu, mais sa mère était toujours présente pour elle. Contrairement à la plupart des enfants des beaux quartiers, la jolie Delilah ne se métamorphosa pas en petite peste capricieuse, l'amour et l'affection de son foyer aidant. Certes, elle était dynamique, énérgique, souriante, bougeon et bien trop curieuse mais elle savait parfois être attentive et obéissante. Pourrie gâtée par ses parents, qui lui offraient ce qui se faisait de mieux - jouets à outrance, vêtements de créateurs faits sur-mesure et j'en passe - Delilah restait égal à elle même, malicieuse et désinvolte, s'attachant à tout ce qui faisait son petit monde, de sa famille aux employés de maison, allant même jusqu'à appeler le chauffeur qui la raccompagnait de son école huppée à chez elle 'Papy'. D'ailleurs, l'arrivée à l'école où l'uniforme était de mise ne changea nullement son caractère, malgré le côté 'peste insupportable' déjà fort développé de ses camarades de classe. Son tempérament de leader et plutôt sympathique propulsa rapidement la jolie Delilah en tête de liste, comme une It-girl en culotte courte. Appreciée de tous, elle était la médiatrice des conflits des cours de récré et la chouchoute des instituteurs, qui l'aimaient pour sa vivacité d'esprit, son intelligence mais surtout pour sa répartie: elle n'était pas une petite fille à papa coincée et brillante qui se contentaient d'hocher sagement la tête, mais levait la main à de nombreuses reprises, posant de multiples questions souvent pertinentes. Malgré le milieu sectaire dont elle était originaire, la petite fille était interessée par le monde et par tout ce qui s'y rapportait. Faisant le bonheur de sa mère, qui la voyait comme une parfaite petite fille modèle, Delilah avait tous les droits ou presque, mais n'en abusait jamais. Certes, il lui arrivait de demander à Greta, leur cuisinière, de lui concocter un gâteau au chocolat parce qu'elle avait faim, mais jamais elle ne s'amusait aux dépends du personnel, comme sa grande soeur le faisait, demandant un gâteau au chocolat pour exiger ensuite une glace à la vanille, prétextant détester le chocolat depuis toujours. Delilah la reprenait souvent, jugeant son comportement plutôt immature. Pourtant, c'était elle la cadette, et le respect qu'elle avait pour sa grande soeur l'empêchait de la juger trop durement. Curieuse, vive d'esprit et énergique, la jolie petite blonde eut rapidement besoin - dès l'âge de 8 ans - d'exercer des activités extra scolaires afin de canaliser sa trop grande joie de vivre: en effet, elle n'était jamais fatiguée, mais fatiguante pour les autres, à la longue, en tant que parfaite pile électrique. Ouverte à tout, extrêmement sociable et très douée, Delilah prit des cours de danse classique à domicile ce qui lui donna un port altier et une démarche gracieuse à souhait, du tennis - ce qui muscla joliment ses bras et ses jambes - du théatre - c'est une très bonne actrice - et des cours de chant. Rien que ça. Fière de voir sa petite fille si ouverte au monde, ce qui était pour elle primordial puisque l'Elite doit être cultivée et s'intéresser à tout, Savannah emmenait sa petite fille au cinéma certes, comme tous les enfants, mais également à l'Opéra, au théatre, à des vernissages, aux galas de charité... N'ayant pas vraiment conscience d'être traînée derrière sa maman comme un joli trophée vivant, Delilah s'éxécutait, contente de revêtir de jolies robes pour l'occasion et distribuant les sourires à ces personnes qu'elle ne connaissait pas, mais à qui sa mère vantait ses mérites. Oui, les dîners mondains avaient encore énormément de secrets pour elle.

Oups, autant pour moi. C'est ma faute j'ai simplement regardé la liste des personnages de contes pris, pas celle des autres.
Bref, quand j'ai un personnage en tête avec un avatar spécifique, j'arrive pas à le voir autrement xD
Mais ça m'embête vraiment parce que j'ai pas envie de passer à côté de ce forum... Je tente avec Hayden Pannetiere - que je hais d'ailleurs xD - mais c'est la seule autre blonde avec un air un peu candide qui me vient à l'esprit (et miracle, j'ai vérifié, elle n'ait pas notée)

Chapter Four: Wanna be forever Young___*





L'adolescence de la jeune et jolie New-Yorkaise se passa relativement bien, les années collège étant plutôt calmes et ses journées bien remplies entre les cours, les devoirs, ses nombreuses activités extra-scolaires, les réceptions mondaines qu'organisaient sa mère dans le but que son politicien de père soit encore plus populaire, les sorties entre amis, le shopping, et j'en passe. Heureusement pour elle, Delilah était de ces filles infatiguables qui avaient sans cesse besoin d'action dans leur vie pour être satisfaites. Rieuse, malicieuse, désinvolte, insouciante, dynamique et débordande d'imagination, Delilah est un vrai rayon de soleil pour ceux qui l'entourent, ayant toujours de bonnes idées pour s'occuper. L'abondance d'argent et de luxe dans sa vie ne la rend ni méchante, ni sectaire, ni méprisante et elle s'entend bien avec n'importe quelle personne, étant une bavarde née. Certes, elle a son petit caractère et déteste par dessus tout qu'on lui tienne tête, et la mauvaise foi. Il arrive à Delilah de s'emporter assez rapidement, surtout face à l'hypocrisie ambiante qui règne dans son école, le but étant de vous endormir pour mieux vous poignarder dans le dos. Sympa, vous en conviendrez. Faisant office de défenseur des opprimés, la belle blonde n'hésite pas à se faire entendre et à montrer sa maîtrise de la rhétorique lorsqu'elle estime que certains de ses amis vont trop loin, ce qui est presque toujours le cas. Blasé avant l'heure d'avoir toujours tout eux, sa bande d'anciens copains est totalement désabusée et insolente, ce qu'elle a du mal à tolérer. Malgré des petits accrochages donc, le début de son adolscence se passe le plus normalement du monde, Delilah connaissant les premiers petits flirts d'adolescents et son premier cocktal. La cigarette par contre, ça jamais. Rien ne semble pouvoir atteindre la jolie blonde, toujours de bonne humeur et qui ne sait pas se départir de son sourire. Rien, vraiment ? Il ne faut pas parler trop vite. En effet, si les 15 premières années de sa vie étaient digne des jolies histoires, les contes de fées que l'on raconte à nos enfants pour s'endormir où tout le monde vit heureux pour toujours, les années qui suivirent furent bien plus hasardeuses. Comme-ci un seul évènement malheureux avait suffi à rompre l'équilibre de sa famille. Delilah se souvient encore parfaitement de ce jour-là... Comme si c'était hier. Elle se revoit encore monter les escaliers en marbre de son immeuble huppé, la jupe plissée de son uniforme voletant joliment autour d'elle, tandis qu'elle adressait un signe de la main au chauffeur qui quittait le trottoir. Delilah se souvient avoir commencé à éprouver un mauvais présentiment en voyant la lourde porte de son appartement entrouverte. Il n'y avait personne, ce qui n'arrivait jamais puisque les employés vivaient également sous leur toit. Delilah se mordit fortement la lèvre avant de pénétrer dans son chez elle qu'elle ne reconnaissait plus. C'est là qu'elle le vit: un simple mot griffoné sur un Post-It. "Je m'en vais. Je n'en peux plus de cette vie. J'ai sacrifié mon avenir pour vous élever, pour cette famille, mais vivre dans une cage dorée, ce n'est pas pour moi. Je repars en Italie, je recommence ailleurs. N'essayez pas de me retrouver, c'est mieux pour tout le monde. Je vous aimerai toujours, Savannah.". Delilah se rappelle avoir lu et relu le mot, les yeux embués de larmes, tandis qu'elle glissait doucement sur le sol, le dos appuyé contre le mur. Ca devait être une blague, ce n'était pas possible autrement. Delilah et sa grande soeur ne connaissaient quasiment que leur mère, Papa étant bien trop occupée à devenir Sénateur pour se préoccuper d'elles. Elles étaient si proches, toutes les trois. Quand on aime les gens, on ne les abandonne pas, n'est-ce pas ? Ce fut cette pensée qui ouvrit une plaie béante dans le coeur de la jeune femme. Ses parents ne l'avaient jamais aimé. Ils se servaient d'elle, la montrait dans leurs dîners comme un singe savant, expliquait combien d'activités elle pratiquait, ou à quel point elle excellait en français... mais connaissaient-ils seulement sa couleur préférée ? L'animal qu'elle rêverait d'avoir ? Le métier qu'elle aimerait faire ? Son rêve ? Elle n'en était pas sûre. Delilah resta prostrée dans la même position longtemps, jusqu'à ce que sa soeur rentre à son tour, et tombe dans ses bras. Ralph était en séminaire, il ne rentrait pas de la nuit. Ni ce jour là, ni le lendemain. Savannah avait dû prier les domestiques de prendre des jours de congés puisque les deux filles ne les virent pas cette nuit là. Livrées à elles-mêmes et se sentant seules comme jamais, elles se blottirent l'une contre l'autre dans le grand canapé en cuir blanc du salon et finirent par s'endormir, les yeux rougis par les larmes qu'elles avaient versées. Delilah avait 15 ans, et avait compris que nulle vie ne pouvait être parfaite à jamais. Elle ne reverra d'ailleurs jamais sa mère, ne cherchant même pas à la recontacter: la jolie blonde se rendit compte qu'elle pouvait également éprouver de la rancoeur, une colère noire, et même de la haine. Elle détestait férocement sa mère, et priait pour ne jamais tomber sur elle par hasard.



Chapitre 5: Breathe Me___*






Se relever tant bien que mal. Feindre. Toujours. Lorsqu'on fait partie d'une prétendue Elite sociale, culturelle et financière, les gens vous admirent, vous envient, vous jalousent. On ne peut pas se permettre d'aller mal. Relever la tête, essuyer ses larmes, sourire. Mentir. Ralph Nichols Moore l'a bien fait comprendre: il est en plein essor politique et en hausse dans les sondages, il ne peut pas perdre des points parce que sa compagne depuis ses 17 l'a quitté. En Amérique, être une famille unie, c'est primordial. Voilà comment il briefa durement ses filles, encore sonnées par le vide soudain laissé par leur mère. Savannah était partie en Afrique pour une durée indeterminée afin d'aider une association caricative qui s'occupait de construire des écoles. Delilah n'avait jamais été une enfant rebelle ou difficile. Certes, elle n'était pas douce et plutôt "attachiante" dans son genre puisque sans cesse en mouvement, en train de parler, de bouger, de danser, bref, elle était vivante. Cependant, elle était si mal en ce moment et voir l'indifférence de son père la rendait malade. Voilà pourquoi elle se leva violamment de sa chaise et lança abruptement sa flûte de champagne contre le mur, le maculant de tâches jaunâtres, se sentant faillir. "Menteur!" lâcha-t-elle durement, avant de prendre la fuite dans sa chambre. Elle avait grandement besoin de s'évader, elle avait besoin de quelqu'un à qui parler. Quelqu'un qui la comprenne réellement. Pour se changer les idées, Delilah - en plus de ses multiples activités - décida de s'engager dans l'équipe de rédaction du journal de son lycée privé. Et c'est là qu'elle le rencontra. Il s'appelait Adrian, et était le correspondant Anglais d'un de ces amis d'école. Il était si différent d'eux. Moins dépravé, insolent et blessant, il était toute en subtilité et en finesse, noblesse Anglaise oblige. Artiste dans l'âme, il aimait à dénoncer les injustices et à s'engager. Calme, végétalien, sensible, conciliant et compréhensif, il était exactement ce qu'il lui fallait. Avec lui, Delilah rangeait son côté un peu trop excessif et deluré pour devenir à son tour une file posée, mature et attentionnée, espérant attirer l'attention du garçon. Cependant, ce qu'il aimait, lui, c'était la candeur, la vivacité et la joie de vivre de la jeune femme, qu'il trouvait tout bonnement adorable. Au bout de quelques mois d'amitié, Delilah se mit à être assez en confiance pour laisser tomber les masques et lui expliquer la situation familiale dans laquelle elle vivait. Avec lui, elle avait l'impression de pouvoir parler librement, sans langue de bois... Lorsqu'à la fin de l'année, le garçon lui avoua qu'il s'installait définitivement aux States pour finir sa scolarité, Delilah lui sauta au cou, spontanément et l'embrassa. Auparavant, elle avait déjà eu quelques flirts, mais rien de sérieux. En effet, elle aimait mieux être la bonne copine, celle avec qui on plaisante et que l'on adore protéger, que la petite amie. Elle laissait ce rôle à ses amies légèrement garces sur les bords dont la vie se résumait entre baise et tromperies. Avec Adrian, tout coulait cependant de source, naturellement. Ils eurent une relation fusionnelle et passionnée, pendant deux ans. Delilah, derrière sa façade désinvolte, attendait comme toutes les petites filles, son prince charmant, et elle pensait l'avoir trouvé. Toutes les étapes d'une relation standard s'imposait sans même qu'elle ne se pose de questions, comme sa première fois par exemple. C'était évident qu'elle le désirait et qu'elle ne voulait que lui. Comme ses parents avant elle, Delilah croyait naïvement pouvoir construire quelque chose de vrai et de sincère dans l'Upper East Side, qui ne serait pas basé sur le sexe, le mensonge, ou l'argent. Cependant, son premier amour en décida autrement. Ce jour-là, il avait l'air différent, absent. Delilah, assise sur ses genoux, lui caressait doucement la nuque, le rappelant à l'ordre de temps à autres, lorsqu'il n'avait pas l'air de l'écouter. "Adrian ? Je te parle !" "Hum." Se contentait-il de répondre. La jolie blonde s'était levée et avait posé ses yeux clairs sur son copain, l'air inquiète, se demandant soudainement ce qui pouvait rendre Adrian si... différent. Cela ne se fit pas attendre. Adrian ne bougea pas, resta assis, fixant le mur et lâcha simplement d'un ton amorphe "Je t'ai trompé. J'ai couché avec Callie Stuartson. Ca n'ait arrivé qu'une seule fois mais je ne peux rien te promettre. Je t'aime, mais je suis trop jeune pour m'engager, tu comprends ? J'ai besoin d'espace." Si elle comprenait ? Bien sûr que non, elle ne comprenait pas ! Comment pouvait-elle d'ailleurs ? Cette Callista était la pire des traînées, et tout l'Upper lui était déjà passé dessus. Elle le croyait différent des autres, alors qu'en fait, il n'était qu'un connard égocentrique parmi tant d'autres, un de ces garçons qu'elle s'était toujours promis d'éviter. Delilah n'avait jamais été amoureuse avant cette fois-là, et elle ne savait pas que cela pouvait être aussi brutal, aussi douloureux. "Je te déteste", parvint-elle à articuler péniblement, se forçant à ne pas pleurer devant lui, restant simplement stoïque, le regard vide et la mâchoire serrée. Adrian n'avait même pas l'air désolé, simplement penaud, les bras ballants, comme si il ne savait pas quoi en faire. Il entreprit de la prendre dans ses bras, mais Delilah se débattit violemment, allant jusqu'à le gifler. Simplement, elle finit par le laisser faire, succombant au contact rassurant de son corps contre le sien, la chaleur de ses mains, et les battements réguliers de son coeur. Là, elle se laissa aller à pleurer, doucement, se rendant doucement compte que leur histoire était terminée. Elle ne pouvait pas lui pardonner, ni le forcer à l'aimer elle, et uniquement elle. Delilah n'avait pleuré que deux fois dans sa vie, mais à chaque fois, cela avait été une véritable déchirure.

Chapter Six: Dirty Little Secret___*





Puisque l'amour était si douloureux, Delilah se jura de ne pas se faire avoir une nouvelle fois, reprenant son statut de 'super copine' avec la gente masculine, le genre de fille que l'on adorait mais que l'on considérait plus comme une petite soeur qu'autre chose, malgré ses formes bien placées et sa petite tête bien faite. Tant mieux, la jolie blonde ne cherchait pas autre chose, vraiment pas. Adrian l'avait vacciné et elle le détestait plus que tout quand il tentait de lui parler afin de reconstruire une amitié. N'importe quoi. Elle l'aimait à en crever - tout en le détestant, certes - alors comment pouvait-elle être son amie ? Delilah se concentra donc sur ses études, obtenant d'excellents résultats au diplôme de fin d'année. Elle se destinait à des études en Lettres ou en Droit, elle ne savait pas encore, à la prestigieuse Université de Yale - à New Haven. Seulement, un évènement chamboula leur existence. Sa mère était de retour au pays et avait décidé de s'afficher au bras du républicain qui était à la course au Sénat, en face de son père, démocrate. Delilah ne comprenait pas quel était le problème, jusqu'à ce que sa garce de mère délie sa langue dans les colonnes du "New-York Times" évoquant des fraudes et autres opérations peu scrupuleuses dont serait responsable son père. Delilah ne saura jamais si c'était vrai, comme l'opinion publique de l'Etat, mais la bombe était lancée: Ralph perdait des points, et son rêve par la même occasion. Fou de rage, il décida de quitter New-York, pour la Floride. Il serait Sénateur de l'état de Floride, c'était tout aussi bien. La jolie blonde se contenta d'hausser les épaules et suivit le mouvement, troquant son appartement luxueux contre une villa Sudiste et ses tenues hivernales pour des étoffes plus légères. Après tout, cet Etat avait du bon. Son père se lia même d'amitié avec un démocrate beaucoup plus jeune que lui, charismatique et mystérieux, qui l'aidait à remonter dans les sondages, venant d'une famille influente de la région, mais malheureusement pas si riche que cela. Jusqu'au 1er Août, Delilah n'avait jamais recensé un problème, ou tout du moins une bonne raison qui lui aurait fait demander à son père de s'éloigner de cet homme. Mais cela changea du tout après ce fameux jour. Le trois Août précisément, son père entra dans sa chambre, alors qu'elle était allongée à plat ventre, en pleine lecture d'Hamlet - de Shakespeare. Lorsque son père avait cet air déterminé, Delilah savait que ce n'était jamais bon. "Tu sais que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger ma famille, n'est-ce pas ?" La petite blonde leva la tête, sans pour autant répondre. Pas décontenancé, Ralph continua: "Et je suppose que toi aussi, tu ferais passer ta famille avant le reste, puisque c'est ce que tu as de plus précieux." Delilah ne comprit pas tout de suite où il voulut en venir, jusqu'à ce qu'il le lui explique posément: cet homme, son ami, était une personne politiquement influente qui pourrait lui permettre de gagner des points, et le coeur de l'opinion publique puisqu'il savait jouer avec les médias. Simplement, il n'avait ni leur argent, ni le prestige que leur nom à particules apportait, pour intégrer véritablement l'Elite. Delilah n'arrivait pas à y croire. Etait-il en train de lui proposer un plan bancal pour... sauver sa carrière ?! Comment osait-il simplement y penser ? Son absence de réponse encouragea son père à continuer, qui ne semblait pas vraiment lui même : "J'ai déjà proposé cela à Rain, mais tu sais, elle va déjà se fiancer avec Stanislas, par conséquent... Enfin, ma chérie, ne précipitons rien, mais je vais organiser un dîner un de ces jours pour que tu puisses le rencontrer véritablement." Sur ce, il tourna les talons de leur villa de Miami, sans prendre conscience de l'ampleur de ce qu'il venait de lui demander. Venait-il de perdre genre, complètement la tête, en oubliant que la monarchie et les mariages arrangés c'était F-I-N-I ? Quelle horreur. Le soir même, la petite blondinette, pas farouche, décida de prendre sa vie en mains. Après tout elle avait 19 ans et demi, et un compte en banque déjà bien rempli. Après avoir fait ses bagages, elle laissa un mot à son père, et prit la porte. Non, elle ne faisait pas comme sa mère. Elle viendrait lui rendre visite. Elle prenait simplement son destin en main. Delilah décida de rester en Floride, le climat lui convenant parfaitement et posa ses valises à Odano, histoire de ne pas trop s'éloigner. A vrai dire, sans vouloir jouer la précieuse, elle avait tellement l'habitude que l'on fasse tout à sa place qu'elle préférait ne pas mettre une trop longue distance géographique entre elle et son père....

- Votre prénom : Anne Onyme, ça marche xD ?
- Votre âge : 19 ans
- Présence sur le forum (sur 7) : 6/7
- Comment avez-vous trouvé le forum ? Par un partenaire au tout début. J'avais dit que je m'inscrirai plus tard, quand j'aurais le temps, alors me voilà ^^
- Commentaires sur le design : Splendide, vraiment. Et pourtant je suis exigeante. Et au passage, le contexte est vraiment bien trouvé également.